CompagnieDIVINE EMILIE

Les Pionnières
du Numérique

La Comtesse Ada DE LOVELACE est désormais largement reconnue pour avoir écrit le premier programme informatique de l'histoire en 1842, pour une machine du Britannique BABBAGE. 

Mais cette machine resta virtuelle et à l'état de projet. Le programme d'Ada ne put donc pas être testé à l'époque. Les ordinateurs n'existaient pas. La révolution de l'électronique n'avait pas encore vue le jour. Il fallut attendre 1945 (ou 1948 selon la définition d'un ordinateur).

 

Le mot 'ordinateur' apparut en France en 1955 à la demande d'IBM France qui cherchait une traduction de 'computer', et il l'emporta sur 'ordinatrice' qui fut également proposée.

Le mot 'informatique', contraction de 'information' et 'automatique' n'est apparu qu'en 1962 sur proposition du directeur du Centre national de calcul électronique Bull.

 

 

 

L'ENIAC ci-dessus est considéré comme le premier ordinateur (ou bien l'un des premiers, suivant le point de vue adopté). Il a été construit aux Etats-Unis entre 1943 et 1945, grâce à des financements de l'armée, pour calculer des trajectoires de missiles beaucoup plus rapidement que les femmes calculatrices, à qui il fallait environ une semaine par trajectoire.

Ces calculatrices avaient un diplôme en mathématiques et trouvaient là une opportunité de carrière en dehors de l'enseignement. Six d'entre elles furent choisies pour faire fonctionner l'ENIAC : Jean JENNINGS, Kathleen McNULTY, Betty SNYDER, Frances BILAS, Marlyn WESCOFF, Ruth LICHTERMAN ont inventé la programmation.

 

Betty SNYDER HOLBERTON (1ère rangée, 3ème photographie) est devenue l'un des plus remarquables programmeurs du XXe siècle. Elle fut embauchée par les inventeurs de l'ENIAC lorsqu'ils fondèrent leur propre entreprise et elle participa à la mise au point d'un nouveau modèle de machine : l'UNIVAC. Elle participa, entre autres choses, au développement de langages révolutionnaires comme le C-10, le FORTRAN et le COBOL.

 

Un exemple d'effacement des femmes scientifiques de la mémoire collective :

Aux célébrations des 50 ans de l'ENIAC, aucune des six premières programmeuses ne fut invitée et l'organisateur n'avait même jamais entendu parler d'elles ! Il fallut tout l'acharnement de Kathy KLEIMAN pendant des années pour retrouver leur histoire (cf www.eniacprogrammers.org et un excellent documentaire, en plus de son tout aussi excellent ouvrage). 

En France

Alice RECOQUE est une exception dans le petit monde de femmes qui ont réussi à percer dans les premières décennies du numérique. Si elle est devenue une experte en programmation, elle a été avant tout l'un des meilleurs architectes d'ordinateurs des années 1960 et 1970. Son mini-ordinateur (25 kg) le Mitra 15 s'est imposé contre les conceptions de l'époque. Il a fourni à la France une indépendance remarquable vis à vis des Etats-Unis dans des secteurs clefs : l'automatisation du téléphone (la fin des dames du téléphone), une automatisation partielle du travail des aiguilleurs du ciel (qui faisaient alors tout à la main), le contrôle des centrales nucléaires, le contrôle de la fusée Ariane, le développement d'un projet précurseur d'internet (le projet Cyclades), l'enseignement qui put enfin se développer dans le secondaire, et pour l'armée ... (les informations sont difficiles à obtenir malgré les nombreuses ventes). Puis à partir de 1985 Alice RECOQUE a obtenu la création et la direction d'un groupe de recherche sur l'Intelligence artificielle, chez BULL, le premier du genre groupe dans l'industrie française.

 

Malgré cela, sa fiche Wikipedia a failli disparaître sous des attaques sexistes de manque de visibilité (eh oui, les femmes et la visibilité ...) et elle aurait probablement disparu sans la défense acharnée de deux contributeurs bien mieux informés sur l'histoire de l'informatique. Jusqu'en 2024 aucune biographie d'Alice RECOQUE n'existait (!) jusqu'à ce que Marion CARRE ne décide de se lancer sur ses traces. 

 

François-Henri RAYMOND fut un homme tout à fait extraordinaire, entrepreneur, chercheur, ingénieur, diffuseur de connaissance. Il fonda la SEA qui construisit les premiers ordinateurs français commercialisés en 1955 et qui employa Alice RECOQUE à partir de 1954. Cet ancien de Supélec ne fut pas un patron anti-femmes. Pourtant à l'époque  les Grandes Ecoles comme Polytechnique, les Mines, les Ponts et Chaussées, les Arts et Métiers et les Télécoms refusaient les femmes. Et l'épouse était toujours soumise au bon vouloir de son mari pour obtenir l'autorisation de travailler et de conserver son salaire. RAYMOND devint le mentor d'Alice à qui il confia de plus en plus de responsabilités (voir les articles de l'historien Pierre MOUNIER KUHN).

 

Jeanne POYEN n'a le droit à aucune photographie d'elle sur le net ... comme souvent pour les femmes. Pourtant elle fut dans les années 1960 et 1970, un des meilleurs spécialistes en France des langages informatiques. Son ouvrage 'Le langage électronique' fut un best-seller. Elle fut également une des rares femmes entrepreneures qui vendit des logiciels.

 

Marion CREHANGE a soutenu la première thèse de doctorat en informatique en France en 1961 "Structure du code de programmation".

 

Aurélie JEAN est spécialiste de modélisation numérique, et physicienne de formation. Vivant entre les Etats-Unis et la France, elle a été classée en 2019 parmi les 40 Françaises les plus influentes. Depuis 2020, elle est membre d'honneur de la SIF, la Société Informatique de France, et elle oeuvre à la vulgarisation du numérique et de ses enjeux auprès du grand public.

 

 

 

Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne

Grace HOPPER

 

Jean SAMMET

 

Mary KELLER

 

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En France

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